Espace Daarah
Les maîtres coraniques se penchent sur le statut du Daara
Les acteurs de l’enseignement coranique de la région de Kaolack se sont réunis ce vendredi autour d’un atelier sur le projet de loi portant statut des ‘’Daaras’’ (écoles coraniques). Une rencontre initiée par le ministre de l’Éducation nationale qui s’inscrit dans le cadre des concertations autour du projet de loi portant sur le statut des Daaras.
« A l’issue de l’atelier national préparatoire aux concertations, la forte recommandation formulée par l’assistance était de descendre sur le terrain au niveau de la base pour partager avec les acteurs locaux le projet de loi et recueillir leurs avis et remonter l’information aux autorités. Ce que nous avons entendu auprès des ‘Serigne Daara, ici, a été une validation de tous les acteurs présents à l’instar des autres académies du pays. Parce que la consigne, c’est d’organiser ces activités au niveau des 16 académies du Sénégal. Dans toutes les régions où nous sommes passés, les validations ont été les mêmes », a expliqué Babacar Samb, directeur des Daaras.
A l’image des autres offres éducatives, pour bénéficier d’un cadre réglementaire, les écoles coraniques sont comptabilisées dans le secteur non formel . Ainsi, a-t-il ajouté, le fait de disposer d’un cadre réglementaire leur permettra de bénéficier des appuis de l’État et des subventions comme les autres. L’autre aspect est cette volonté d’assainir le sous-secteur pour savoir qui est maître coranique ou pas.
Le recrutement a démarré depuis 2021. « Présentement, nous avons ajouté parmi les options du Concours de Recrutement des élèves-maîtres (CREM) une option Daara. Il y a eu l’an passé 50 élèves-maîtres pour les Daaras et cette année, on s’apprête à en recruter d’avantage car le besoin est là », a fait savoir Babacar Samba.
PROBLÈME D’APPROCHE…
Avec un financement de dix (10) milliards de F Cfa de la Banque islamique de développement (Bid) – l’Etat contribuera à hauteur de 1 milliard de F Cfa- le Sénégal a pris l’engagement, depuis 2013, de construire soixante (60) daaras (écoles coraniques) modernes dans le pays. Ce programme se répartit comme suit : 32 de ces écoles seront publiques et les autres privées. Chaque daara comptera au moins cinq classes, avait expliqué le ministre de l’Economie et des Finances d’alors, Amadou Kane en mars 2013.
A terme, ce programme, hérité de l’ancien régime et qui avait déjà jeté les bases avec des campagnes de sensibilisation, impliquant divers acteurs et chefs religieux, aura le mérite de structurer et de contribuer à la formalisation d’une forme d’éducation séculaire non formelle. Mais qui occupe une place de choix dans la formation de l’essentiel des Sénégalais musulmans.
C’est aussi une réponse à la situation des enfants dans la rue notamment des talibés. Donc, une solution au phénomène de la mendicité des enfants dans les rues au Sénégal.
Après les concertations et campagnes de sensibilisations, le gouvernement s’apprête à amorcer une phase importante et essentielle du projet. Le cadre juridique, avec l’adoption envisagée sous peu d’un projet de loi sur la modernisation des daaras. Ce projet prévoit, entre autres mesures, une scolarisation des élèves selon trois étapes.
Levée de bouclier
Ce cursus sera couronné par une certification de l’apprentissage du Coran par un inspecteur d’académie. Toutefois, d’autres voix avisées préconisent plutôt d’insérer directement l’enseignement du religieux dans le tissu pédagogique des enfants au Sénégal. Ce qui faciliterait les choses d’autant que le système est déjà normé, il suffira juste de le réorganiser.
Seulement, les opinions étant partagées, au moment où le gouvernement envisage de faire voter son projet de loi, il y a eu une levée de boucliers ces derniers temps contre ce projet de loi avec des maîtres coraniques, appuyés par certains guides religieux qui semblent déjà sonner la révolte. Et, la polémique s’est plus accentuée ces dernières semaines lors du gamou où différents chefs religieux se sont prononcés pour ou contre le projet. Pourtant, nombre de religieux, des maîtres coraniques en particulier, n’ont de cesse dénoncé un système éducatif sénégalais à deux vitesses : d’un côté des enfants du cadre formel (l’école publique ou privé) qui apprennent dans de bonnes conditions avec le soutien, l’appui et la subvention de l’Etat, et de l’autre, leurs camarades des daaras (non formel) laissé à eux-mêmes et dont certains sont réduits à la mendicité pour survivre.
Egal accès aux subventions du ministère
Or l’un des objectifs du programme de l’Etat c’est de corriger définitivement ce tord qui met une bonne partie des intellectuels issus de dernier système d’éducation non formel à la marge quand à la gestion administrative des affaires de la cité. Ceux qui rempliront le critère préétablis bénéficieront d’appuis et de subventions de l’Etat au même titre que les écoles formelles. La langue officielle et de travail du Sénégal étant le Français, ces derniers, quells que soient leur niveau ou compétences, sont de prime abord exclus de la compétition pour des postes administratifs, entre autres.
D’ailleurs, daara ne rime pas forcément avec mendicité des talibés, comme le renvoie l’image de milliers d’enfants, un pot de tomate à la main, squattant rues, commerces, maisons et feux rouges à Dakar ou d’autres grandes villes du pays à la recherche de pitance, pardon de «versements quotidiens», au risque d’être battus par le maître coranique.
Mieux, entretenir un daara, sans faire mendier les talibés, malgré les maigres moyens du maître coranique, c’est possible. La preuve par des dizaines, voire centaines d’écoles coraniques traditionnelles implantées un peu partout sur l’étendu du territoire sans aucun soutien de l’Etat dont des apprenants suivent aussi des cours à l’école publique.
Par exemple, à Nioro, un département réputé à la fois pourvoyeur de talibés-mendiants et zone de transit de maîtres coraniques, le «Daara Sahaba» de Serigne Abdoulaye Dramé, une école coranique dépourvue de presque tout, est une preuve de «l’avantage d’allier enseignements coraniques et français». Ici, le niveau des dizaines de talibés qui alternent l’enseignement coranique et l’école française est très bon, car ils se positionnent souvent parmi les 5 premiers (entre 1er et 5ième) de leurs classes. Ce qui prouve que le cumul des deux enseignements n’entrave en rien l’éducation de l’enfant, au contraire.
En atteste, en 2013, une fille-talibé de ce daara, était la première du département au concours de récital de Coran qui a eu lieu le 09 mai 2013. En même temps cette élève alors en classe de 5ième au CEM de Nioro a eu une moyenne de 15 sur 20 au premier semestre. S’y ajoute que l’élève qui a eu la meilleure moyenne de Nioro, avec une moyenne de 17 sur 20 était également de ce daara. Aussi à Kaolack, des daaras se sont vus affectés des enseignants en langue française que l’Etat prend en charge. Les modèles de réussite ne sont pas exhaustifs. (Voir par ailleurs). Donc qui a peur de la modernisation des daaras ?
Les acteurs directement concernés par le programme, les maîtres coraniques et autres guides et chefs religieux, ont-ils reçu la bonne information ? Les critères et la manne financière arrêtée pour accompagner le projet ne sont-ils pas à l’origine de la levée de bouclier ? L’Etat, en annonçant l’adoption d’une loi sur les daaras, n’a-t-il pas mis la charrue avant les bœufs ? Le ministère de l’Education, chargé de piloter le dossier et le projet de loi, n’a-t-il pas pêché dans son approche ?
Autant de questions sur lesquelles les autorités peuvent méditer pour tenir le taureau par les cornes, mêmes si depuis avant-hier mercredi 8 janvier dernier, à l’issue d’une rencontre entre les différents acteurs et le ministre Serigne Mbaye Thiam, les premiers sont rentrés en possession du projet de loi qu’ils peuvent étudier et amender au besoin.
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